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Album Me 'zalc'h ur fulenn aour

An iliz ruz

 

1

Neb ’z afe e Nyarubuyé

Un iliz wenn ’welfe du-se

 

E-mesk ar gwez hag ar bleunioù

Ar bleunioù gouez liesliv

 

Met ar bloaz-mañ, hi ’zo deu’t ru’

Ur reuz, unan bras ’zo erru.

 

2

« -Nyarubuyiz, din-me lâret

E deun ar saon petra ’welet

 

Petra ’welit e deun ar saon

’Vit krenañ ’vel-se gant mil aon

 

’Vit krenañ ’vel-se gant mil aon

War ho tremmoù liv ar spouron ? 

 

-Eno soudarded o tostaat

O dilhad holl glebiet gant gwad

 

Gant gwad holl glebiet o dilhad

Aourgon da heul en ur vagad

 

Tec’homp, tec’homp ar buanañ 

Kent dezho erruiñ amañ !

 

-E-barzh an iliz it diouzhtu

It diouzhtu eno da repu

 

It diouzhtu eno, me ho ped

Ha na vo graet deoc’h droug ebet

 

Ha na vo graet deoc’h droug ebet

Ne ’z a ket tre an dud armet ! ».

 

3

Met an nor a zo divarc’het

Ha setu lañset an diaouled

 

Met divarc’het eo an nor

Hag int e-barzh leun a fulor !    

 

Ha da wallañ ar gwerc’hezed

Da doullgofañ an dougerezed

 

Ha da skrapat ar babigoù

Ha d’o strapal ouzh ar murioù

Ken na chomas nemet drailhoù

 

Ha da zibennañ diehan

Ar re vras ’vel ar re vihan

Ar re gozh ’vel ar re yaouank

 

Ar re yaouank ’vel ar re gozh

Eus ar mintin betek an noz

’C’h ober g’ar maen-font ur pilgos

 

Hag ar c’halvar da ziframmañ

Hag an tammoù da entanañ

 

Ha da entanañ an tammoù

Da strinkañ en tan ar pennoù

 

Ha drant ha laouen da goroll

Korrol ha kanañ, dizeol

En-dro d’an tantad, un horrol !

 

4

Yen kalon ’n hini na ouelje

Antronoz e Nyarubuyé

 

Antronoz e Nyarubuyé 

E-tal an iliz ma vije

 

O klevet ar c’hloc’h o vrallañ

Eñ e-unan hep ehanañ

 

Eñ e-unan hep ehanañ

Rak ar beleg krouget outañ

 

O klevet ar c’hloc’h o vobiñ

War un dro ’koagal ar brini

 

’Koagal ar brini war un dro

Ha ’hudal ar chas d’ar marv !

 

Yen kalon ’n hini na ouelje

Antronoz e Nyarubuyé

 

Antronoz e Nyarubuyé 

E-barzh an iliz ma vije

 

‘Welet korfoù marv pep lec’h

Korfoù en traoñ betek an nec’h

 

Korfoù a-vern ’hed an alez

A-ispilh ouzh ar pondalez

 

Korfoù a-skign er chantele

Hag er sekretiri, o ma Doue !

 

Korfoù mac’hagnet, stank-ha-stank

Korfoù ha gwad evel ur stank

 

Gwad evel ur stank war an dar

E-barzh ar piñsinoù leun-barr

 

Gwad strinket war ar mogerioù    

War ar sent hag ar gwerennoù

 

Gwad brizhet war an taolennoù

’Teverañ eus ar piledoù

 

Gwad bev atav, ’tal an aoter

’Redek fonnus ’barzh ar skalier

 

’Redek fonnus ’barzh an diri

’Vel ur wazh, enni izili

 

Enni izili o vonet

Kaset, digaset gant ar red 

 

Hag e-barzh o terriñ sec’hed

Dre vagadoù chas ha fraved

 

Dre vagadoù chas ha brini

Ha frev en-dro da chervadiñ !

 

5

Lazhet an holl Nyarubuyiz

Lazhet an holl ’n un doare kriz

 

Lazhet an holl gwitibunan

Lazhet daou vil den ’met unan

 

Ur plac’h vihan a drizek vloa’

Hec’h anv ’zo Valentina

 

Ur plac’h troc’het he bizied

Da vezañ he goûg diwallet 

 

Ur plac’h koant daoulagad teñval

Teñval ha don ’vel an noz dall

 

Enni tamm steredenn ebet

Un devezh holl ’zo bet mouget

 

Un devezh foll a viz Mae

En iliz ruz Nyarubuyé.

 

Denez

L’église rouge

 

1

Quiconque irait à Nyarubuyé

Verrait une église blanche

 

Il verrait une église blanche

Parmi les arbres et les fleurs

 

Parmi les arbres et les fleurs

Les fleurs sauvages de mille couleurs

 

Mais cette année elles sont noires

Un grand malheur est arrivé.

 

2

« -Gens de Nyarubuyé dites-moi

Que voyez-vous dans la vallée

 

Que voyez-vous dans la vallée

Pour trembler tous ainsi

 

Pour trembler tous de peur

On lit l’effroi sur vos visages

 

-Nous voyons des soldats venir

Les vêtements maculés de sang

 

Les vêtements maculés de sang

Une horde de chacals les suit

 

Fuyons, fuyons au plus vite

Avant qu’ils n’arrivent !

 

-Réfugiez-vous dans l’église

Il ne vous sera fait aucun mal

 

Aucun mal ne vous sera fait

Les hommes d’arme n’y entrent pas ! ».

 

3

Mais les démons en furie

De défoncer les portes de l’église

Et de se précipiter à l’intérieur

 

De violer les jeunes filles

D’éventrer les femmes enceintes

 

Et de prendre les fœtus

De les jeter contre les murs

 

Et de couper les têtes

Des jeunes et des vieux

 

De les couper sans répit

Du matin jusqu’au soir

Les fonts baptismaux comme des billots

 

Et de briser la sainte croix

Et d’y mettre le feu, o sacrilège !

 

Et d’y jeter les têtes

Et de chanter tout autour

 

Et de chanter et de danser

Une macabre farandole.

 

4

Cruel le cœur qui n’eut saigné

Le lendemain à Nyarubuyé

 

Le lendemain devant l’église

D’entendre la cloche sonner

Sonner d’elle-même 

 

Sonner sans cesse le glas

Le prêtre y était pendu

 

Et d’entendre les corbeaux

Croasser à en devenir sourd

Et les chiens hurler à la mort !

 

Dur le cœur qui n’eut pleuré

Le lendemain à Nyarubuyé

 

Le lendemain devant l’église

D’y voir des cadavres éparpillés

 

Des cadavres entassés dans les allées

Suspendus à la tribune 

Ou gisant dans la nef

 

Des cadavres mutilés, les uns sur les autres

Et du sang, comme une mare

 

Et du sang, comme un étang

Sur le dallage et débordant des bénitiers

 

Du sang éclaboussé sur les murs

Sur les statues des saints et sur les vitraux

 

Du sang projeté sur les tableaux

Et coulant des cierges

 

Du sang encore frais devant l’autel

Ruisselant sur les marches

Emportant les membres arrachés

 

Et les meutes de charognards 

Y venir se désaltérer

Avant de retourner au banquet !

 

5

« Blanche colombe, perchée sur le clocher

Qui pleurez à fendre l’âme

 

Qui pleurez devant un tel massacre    

Envolez-vous, envolez-vous vite

 

Envolez-vous jusqu’aux cieux

Pour dire à Dieu

 

Pour dire au Seigneur

Les tourments qui frappent le monde

Et qu’il ne saurait permettre ! »

 

Et le ciel à ces mots

De tonner terriblement comme jamais

Le Tout Puissant montrait sa colère

                                    

Et la pluie à ces mots

De tomber à verse des heures durant

Les anges du ciel pleuraient les martyrs !

 

6

Sur les deux mille personnes 

Réfugiées dans l’église

 

Toutes ont été tuées 

À l’exception d’une seule

 

Une petite fille de treize ans

Du nom de Valentine

 

Elle avait les doigts coupés

Pour avoir protégé son cou

 

Une petite fille aux grands yeux noirs

Profonds comme une nuit « aveugle »

 

Comme une nuit sans étoiles

Elles se sont éteintes

 

Un mois de mai de folie

Dans l’église rouge de Nyarubuyé.

 

Denez 

 

​NOUVEL ALBUM !

 

TOENN-VOR

Chants des Sept Mers

 

 

« Avec Toenn-vor, Denez ne se contente pas de chanter la grande bleue. Il en fait une matière vive, une voix-mémoire, une force souterraine. Il rappelle, dans ce monde pressé d’oublier, que chanter, c’est aussi tenir, transmettre… et résister. » Ar Gedour - Août 2025

 

« Les complaintes dominent, aux mélodies soignées, richement arrangées, interprétées pour la plupart sur des plages électro...Toenn-vor signifie joliment Toit de mer. Le livret prend la peine d'expliquer le contexte de chacune des chansons. le voyage se comprend mieux ainsi même s'il suffit souvent de fermer les yeux…» Ouest-France - Août 2025

 

 « Toenn-vor – Chants des sept mers », est un excellentissime opus griffé de ce passeur-explorateur, avant-gardiste, ré-inventeur qu’est, depuis toujours, DENEZ.

Alliant mémoire maritime et ancrage breton, il nous livre, un substantiel, poignant, très original et poétique album qui, une nouvelle fois, projette l’hier dans le demain.

Le chant, ô combien, profond de DENEZ, n’est-il pas, dans sa puissance et sa nuance l’un des plus beaux miroirs de la Bretagne des terres… et de la mer ? » Culture et Celtic magazine - Août 2025

 

« Cet album est autant un voyage intérieur qu’un hommage au monde maritime (…). Denez confirme qu’il reste l’un des plus grands passeurs de la culture bretonne. Il prouve qu’il est possible de rester fidèle à ses racines tout en explorant de nouveaux territoires musicaux. » NHU Bretagne - Août 2025

 

« Toenn-Vor est un album d’une grande sensibilité (…). Incontestablement, Denez a réussi son pari, en illustrant l’immense variété d’un répertoire trop souvent réduit aux chansons de beuverie. En faisant se côtoyer des gwerzioù sur des naufrages et des marées noires, des complaintes et des chants d’enlèvement, des ronds Pagan et chants à décompter, qu’il entonne de sa voix profonde et puissante… » Cheminez.fr Août 2025 

 

« L’évolution est à la fois ténue et profonde. Les gwerz sont toujours à l’honneur, mais avec un regard tourné vers la mer qui donne à ces chants marins des couleurs jusque-là inexplorées. (…) Chaque morceau marque au fer rouge notre héritage maritime (…). Le 13ème opus de Denez fait briller et résonner les chants de mer en les immergeant dans son univers unique et féerique. » Bretagne Actuelle - Septembre 2025

 

 

DENEZ POCHETTE COUV HD TOENN-VOR.jpg

 

 

Clip du single Tri ano

 

 

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